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artisans de Djenné, les bijoutiers

artisans de Djenné, les bijoutiers
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15 juin 2010

Les ORFEVRES Les orfèvres travaillent dans le

Les ORFEVRES

Les orfèvres travaillent dans le vestibule de leur maison (tout comme la plupart des autres artisans de Djenné), autour d’un petit foyer voisinant avec des soufflets ou une pompe à air mécanique, ainsi qu’une série de petites enclumes en fer, de petits bols d’eau pour tremper le métal porté au rouge, de moules d’argile, de marteaux, tenailles, cisailles, limes, etc …

Les bijoutiers de Djenné travaillent l’argent, le cuivre ou des alliages massifs, mais ils sont particulièrement réputés pour leur joaillerie en filigrane.

La BIJOUTERIE à DJENNE

LE METIER DE BIJOUTIER

Qu’ils travaillent l’or, l’argent, le fer ou le cuivre, les artisans qui travaillent les métaux appartiennent tous à la même caste : celle des forgerons.

A Djenné, on trouve généralement des « familles » de bijoutiers, l’apprentissage du métier se transmettant la plupart du temps de père en fils.

L’atelier du bijoutier étant jusqu’à présent toujours situé dans le vestibule de la maison familiale, c’est donc dès le plus jeune âge qu’un garçon assiste au travail de son père, et que très rapidement – vers 6 ou 7 ans – lui-même va commencer à assurer de menus travaux ; ceux-ci débutent en principe par l’activation du soufflet de forge. L’enfant, même s’il va à l’école, profite de son temps libre pour donner un coup de main à l’atelier de fabrication.

L’apprentissage du métier demande environ 18 à 20 ans. Le jeune apprenti commence par s’exercer sur des métaux non précieux comme le bronze ou le cuivre, en les martelant ; puis vers 15 à 20 ans il travaille l’argent, et enfin vers 25 ans l’or. Lorsqu’il a terminé son apprentissage, il fait trois stages de quelques mois chez « un grand frère » spécialisé, ensuite seulement il peut s’installer à son compte.   

Les bijoutiers de Djenné sont réputés pour leur joaillerie en FILIGRANE.

La grande particularité des bijoutiers de la ville tient dans le fait qu’ils confectionnent tous les bijoux entièrement à la main.

Quant au prix du bijou réalisé, la plupart du temps, il est fonction du poids du métal précieux dont il est constitué.

L’OUTILLAGE DU BIJOUTIER 

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Celui ci comprend :

-         Au cœur de l’atelier se trouve le foyer, constitué d’une cavité évidée dans le sol d’argile, vers laquelle pointent les tuyères de fer ou de terre cuite des soufflets ; ces soufflets sont faits de peaux de chèvre avec des manchons de bois du coté de la personne qui les actionne ; quelquefois, les manchons de peau sont remplacés par une roue de bicyclette que l’on fait tourner, ainsi, l’air est impulsé dans les tuyères jusque dans le foyer de braises de charbon de bois ; très souvent, c’est un enfant qui actionne les soufflets

-         une balance

-         une enclume

-         une filière pour étirer les fils de métal

-         marteaux

-         pinces,

-         ciseaux

-         chalumeaux à gaz

-         limes

-         brosses en métal

-         pierre à aiguiser

-         poinçons

-         des récipients divers

-         ainsi que de minuscules marmites en terre cuite, utilisées pour couler le métal

Les bijoutiers de Djenné ont donc un grand besoin de matériel spécialisé qui leur permettrait de gagner un temps précieux : comme une machine pour tirer les fils, une autre pour faire les plaques, mais également des pinces et cisailles.

LES METAUX EMLOYES

-         L’or, dont il existe plusieurs qualités,

-         Il en est de même pour l’argent,

-         Le cuivre.

LES DIFFICULTES RENCONTREES

-         Le prix des métaux employés est en très forte augmentation –de l’ordre de 50%- depuis quelques années. L’or, en raison de son prix très élevé, n’est utilisé que pour des commandes, et le prix de l’argent (très employé) a lui-même considérablement augmenté ; les commandes locales constituent une part importante du travail des bijoutiers, parce que ceux ci offrent en général peu de produits finis à l’étalage. Ainsi, beaucoup de familles sont contraintes de faire fondre d’anciens bijoux en argent, pour obtenir de nouveaux modèles plus au goût du jour.

-         Les artisans bijoutiers manquent également de liquidité pour acheter à l’avance les métaux précieux nécessaires.

-         La plupart du temps, les bijoutiers, tout comme les autres professionnels de Djenné, doivent se rendre jusqu’à Bamako pour se fournir en métaux et matériel dont ils ont besoin ; la plupart du temps, ils sont contraints de fabriquer eux-mêmes l’outillage qui leur est nécessaire.

-         Il y a quelques dizaine d’années, tout l’artisanat traditionnel de Djenné était destiné à la population locale, il n’était donc pas tributaire du tourisme, alors qu’aujourd’hui c’est cette clientèle qui fait vivre les différents corps de métiers. En effet, auparavant « on avait le surplus » comme on dit sur place, c’est à dire que la quantité d’eau reçue pendant l’hivernage permettait de bonnes récoltes et de beaux troupeaux. Le surplus de céréales récoltées –au-delà des quantités nécessaires à la subsistance de la famille– était vendu et apportait des revenus complémentaires. Les peuls par exemple, qui sont de grands amateurs de bijoux, car ceux ci constituent -avec leurs troupeaux- l’essentiel de leur fortune, pendant la période des grandes sécheresses qu’à connue le Mali dans les années 1970-1980, ont vu disparaître leurs troupeaux, et ils ont été contraints de vendre une partie de leur trésor en bijoux pour survivre.  L’appauvrissement de la région, du à ces grandes sécheresses, se fait donc encore sentir localement des décennies plus tard.

-         Ainsi, les habitants de la ville de Djenné et des environs étant tenus à vivre dans une économie de subsistance, les commandes de bijoux de la population locale sont en nette diminution. La bijouterie à Djenné, est donc devenue presque totalement tributaire de la manne touristique, et de ses propres goûts qui sont bien différents de ceux de la population locale, ce qui demande aux bijoutiers de s’adapter à cette dernière. Malheureusement la saison touristique au Mali est extrêmement courte, puisqu’elle ne dure qu’environ trois mois dans l’année, il s’agit donc là pour les artisans d’une vente très temporaire.

-         Autre problème particulier à la configuration de la ville ancienne, celle-ci étant un véritable labyrinthe, les ateliers de bijoutiers qui ne sont pas situés sur les circuits touristiques sont obligés de passer par des revendeurs, qui leur prennent une marge importante, ou bien ils doivent donner un pourcentage des ventes aux guides qui leurs amènent la clientèle.   

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